En attendant de revêtir ses couleurs automnales, le parc de La Ferté-Vidame baignait dimanche dans la douce lumière de la fin de l’été. C’est pourquoi sans doute l’une des participantes a parlé en milieu d’après-midi d’une « journée magique » à propos de cette édition incontestablement réussie de la Fête des Livres. Il y avait plusieurs raisons à cela. Le retour de l’événement en son écrin, le domaine historique qui fut celui de Saint-Simon et de Joseph de Laborde, constituait un grand sujet de satisfaction souligné dans de très nombreux messages écrits et oraux. Un autre bonheur tenait dans la possibilité de pouvoir à nouveau savourer, les lecteurs se mêlant aux écrivains à table sous les frondaisons, les repas chauds préparés par le traiteur. Les animateurs de la Médiathèque départementale avaient investi pour leur part le Pavillon Saint-Dominique pour des jeux littéraires très appréciés du jeune public.
Les auteurs rassemblés sous la vaste « chaumière »prêtée et montée par les amis des communes voisines du Perche ornais se sont tous merveilleusement bien entendu, défilant au « café littéraire » en un temps record pour présenter leurs œuvres et retrouver ensuite les lecteurs en quête de signature et de dialogue devant leurs stands respectifs. Le lauréat lui-même, arrivé la veille pour participer à la soirée cinématographique d’ouverture offerte à Senonches par la Communauté de commune des Forêts du Perche, n’a pas arrêté de signer tour au long de la journée. Il fallut presque arracher Denis Grozdanovitch à sa table pour qu’il participe à la cérémonie de remise du Prix Saint-Simon obtenu pour son délicieux livre « Dandys et excentriques, les vertiges de l’originalité », aussi drôle que profond. A cette occasion, Marc Lambron, de l’Académie française et président du jury, donna une très spirituelle « lecture tennistique » - en référence au passé de champion du lauréat - des célèbres rosseries de Saint-Simon, comparant celles-ci à autant de revers, passing-shots et autres coups liftés. Denis Grozdanovitch a offert en réponse un discours à sa manière, tendre et humoristique, qui fut applaudi par le nombreux public présent et en grande partie subjugué. Peu de temps avant, deux incontestables intellectuels et écrivains passionnés, Claude Arnaud et Jean-Michel Delacomptée, auteurs respectifs de « Portraits crachés » et de « La Bruyère, portrait de nous-mêmes » se sont « enrichis de leurs différences » dans un dialogue éblouissant qui fut, aussi, un grand moment de la Fête. Sur cette « journée magique » et ses précieux partenaires, il faudra revenir plus en détail. Mais, pour le moment, restons à la joie d’avoir pu l’organiser grâce à une merveilleuse équipe de bénévoles.
La belle « librairie champêtre », prêtée par la commune voisine de La-Lande-sur-Eure et montée en un temps record samedi matin attend désormais, dans les jardins du domaine de Saint-Simon, les auteurs invités le dimanche 8 septembre.
Ainsi que lecteurs, visiteurs, touristes ou simples promeneurs…
C’est le retour à la tradition « gratuite, chaleureuse et familiale » de La Fête des livres.
Mercredi, de nouvelles implantations complèteront le « village littéraire ».
Ne pas oublier, pour ceux qui souhaitent déjeuner sous les arbres, de réserver le déjeuner à l’Office du tourisme, 02 37 37 68 59.
Au programme de dimanche, à partir de 11 heures, rencontres et dédicaces d’écrivains ainsi qu’une table ronde sur « L’art du portrait » animée par Claude Arnaud, auteur de la fameuse anthologie « Portraits crachés » parue dans la collection « Bouquins » aux éditions Robert Laffont. L’écrivain dialoguera avec les lecteurs présents en compagne de Jean-Michel Delacomptée qui signe un brillant nouvel essai intitulé « La Bruyère, portrait de nous-mêmes », également aux éditions Robert Laffont.
Un peu avant, au café littéraire, plusieurs auteurs parleront de leurs travaux et sources d’inspiration. Patricia Boyer de Latour, Cécile Guilbert, Bernadette Pécassou, Henri Weill, Caroline de Juglart, Léon Mazzella, Michaël Freund, Guillaume Jobin, Pascal Chabaud et bien d’autres se plieront à l’exercice, tel Bernard Esambert qui vient d’obtenir du Président de la République Emmanuel Macron une préface inédite pour l’ouvrage collectif qu’il a dirigé et qui est consacré à la vie et à l’œuvre de Georges Pompidou.
A 17 heures, selon un rituel désormais immuable, un échange de discours en présence de trois académiciens français marquera la cérémonie de remise du Prix Saint-Simon au lauréat 2019. On sait que cette année le jury, réuni en juin à l’Institut de France sous la Présidence de Marc Lambron, de l’Académie française, a décerné le 44e Prix Saint-Simon à Denis Grozdanovitch pour son ouvrage, « Dandys et excentriques, les vertiges de la singularité » paru aux Éditions Grasset. L’écrivain recevra sa récompense sous la forme d’un chèque du Conseil départemental d’Eure-et-Loir, mécène historique, assorti d’une statuette du sculpteur Jean-Alexandre Delattre.
Qu’ils conservent un souvenir personnel du premier Prix Saint-Simon remis au Duc de Brissac en 1975 - année du 350 ème anniversaire de la naissance du mémorialiste - ou qu’ils aient rejoint récemment la cohorte des habitués du rituel de septembre, les fidèles de la cérémonie sont sentimentaux et attentifs. Ils sont particulièrement attachés, le Jury et son président Marc Lambron en tête, à la majesté tranquille du parc. C’est dire s’ils se réjouissent du retour de la journée littéraire dans son écrin, le domaine du Duc de Saint-Simon successivement redessiné par le marquis de Laborde et le roi Louis-Philippe. Parmi ces fidèles, dont l’attachement émeut les Amis de La Ferté-Vidame, citons Mme Suzanne Reschoeur; épouse du regretté maire de Lèves, qui a tenu à offrir à l’association sa collection des Mémoires de Saint-Simon en souvenir des bons moments passés à la Fête des Livres.
Autre généreux bienfaiteur, le sculpteur Jean-Alexandre Delattre qui remettra dimanche 8 septembre une jolie statuette à Denis Grozdanovitch, lauréat 2019 du Prix Saint-Simon. La tradition est récente puisque le sculpteur l’a inaugurée l’an dernier, avec la remise d’une première œuvre à l’ambassadeur de France Claude Martin. Cette année, la statuette représentera « une plume de fer » au-dessus de livres reliés. Un symbole approprié.
Édités par la maison Jean de Bonnot et vendus par souscription entre 1965 et 1968, les vingt volumes de ce que l’on appellera bientôt « le don Reschoeur » appartiennent à une série très appréciée par les lecteurs et les chercheurs car la typographie est très lisible et l’iconographie remarquable. L’Association des Amis de La Ferté-Vidame les mettra à la disposition de tous ceux qui voudront s’en servir dans le cadre d’un projet culturel, qu'il s’agisse d’un scénario ou d’un spectacle. Les étudiants préparant des mémoires ou des thèses seront, selon convention d’utilisation, également admis à les consulter.
Suzanne Reschoeur, Jean-Alexandre Delattre : deux visages de la générosité à associer à ceux de tous les bénévoles qui, du montage des chapiteaux à la distribution des repas en passant par l’accueil des auteurs, font que la Fête des livres et la remise du Prix Saint-Simon continuent à s’inscrire dans une belle aventure humaine.
Né à « un jet de pierre » de La Ferté-Vidame, à Nogent-le-Rotrou, en 1528, Rémy Belleau, membre de la Pléiade, est considéré comme l’un des « pères fondateurs » de la langue française. Un lycée de sa ville natale porte son nom. Avec le concours des Amis du Perche qui occuperont un emplacement privilégié au cours de la Fête des livres, les membres de l’association dédiée à la mémoire du grand écrivain seront représentés par Jean-Jérôme de Souancé, coprésident des Amis de Rémy Belleau.
Le Lycée Rémy Belleau a édité au début de cette année un très beau livre, "Remy Belleau et le château du Grand Jardin" . Le poète a séjourné en effet pendant trois ans à Joinville (Haute Marne ) fief des ducs de Guise, princes catholiques dont il fut très proche, après avoir été un temps attiré par les idées de la réforme. Cet ouvrage récent, ayant fait l’objet de choix typographiques et iconographiques collectifs par les lycéennes et lycéens sera donc présenté sur le stand des Amis du Perche tenu par Michèle Sortais, enseignante réputée pour sa connaissance étendue du riche de notre vaste région. Le livre "Rémy Belleau et le château du Grand jardin" se présente en réalité comme le résultat d’un projet pédagogique que les lycéens nogentais ont mené en français et en arts plastiques et qui s'est achevé par l'exposition de leurs œuvres sur le site de Joinville.
Pour la première fois, deux « monuments » de la littérature ayant des liens avec le Perche, Rémy Belleau et Saint-Simon, seront donc réunis par l’esprit sur les terres ducales. Si l’on considère que « l’époque moderne » part en histoire de la fin du Moyen-Age et va jusqu’à la Révolution française, on peut dire de ces deux personnages que le premier, né sous François Ier, a participé au début d’une période de la vie intellectuelle dont le second, mort sous Louis XV, a vu à son grand dépit « le début de la fin ». Voilà un rapprochement qui réjouira tous les amoureux des lettres françaises.
C’est une chance pour La Fête des Livres de La Ferté-Vidame que de pouvoir accueillir autant de « belles plumes » dimanche prochain. Celle, par exemple, du lauréat du Prix Saint-Simon, Denis Grozdanovitch. Non content de s’être distingué dans l’univers du tennis (champion de France junior, cinq participations à Roland-Garros), du jeu de paume et des échecs, ce « sportif sachant écrire » a conquis le public par des livres peu ordinaires dont les titres ressemblent à des clins d’œil complices : « Petit traité de désinvolture », « L’Art difficile de ne presque rien faire », « La puissance discrète du hasard », « La Secrète mélancolie des marionnettes » et plus récemment « Le génie de la bêtise » précédant le livre de Mémoires qui ne dit pas son nom et qui lui vaut sa récompense, « Dandys et excentriques », aux éditions Grasset. Son discours de remerciement devrait constituer un régal à la hauteur du personnage, c’est à dire malicieux et talentueux, avec plus de profondeur qu’il n’y paraît.
Autre auteure reconnue, Bernadette Pécassou qui a signé un grand succès public avec « La belle chocolatière » (Flammarion). Longtemps journaliste et réalisatrice de télévision, elle se consacre aujourd’hui au roman et à la biographie. Elle présentera notamment son émouvant « portait empathique » d’une magnifique personne : Geneviève de Gaulle.
Bernadette Pécassou (qui signe « Pécassou- Camébrac » ses romans) dépeint admirablement les fortes personnalités. Avec « La dernière bagnarde », elle avait raconté la force des femmes transportées - parfois pour des peccadilles - en Guyane, au temps du bagne. Avec « Les yeux ouverts » (Calmann-Lévy) elle signe un véritable « roman vrai » car l’existence de la nièce du Général de Gaulle a été marquée à la fois par des années de cauchemar ( la déportation à Ravensbrück) et par des âpres combats contre la misère et pour la justice.
Geneviève a lutté toute sa vie pour que l'idéal de fraternité l'emporte en ce monde. Elle a connu la Résistance, les trahisons, les camps, la folie humaine, les morts, l'indifférence des hommes. L’auteur rappelle qu’il ne faut pas oublier qu'elle les commença à l'âge de l'insouciance, à dix-huit ans, le jour où d'un geste spontané elle arracha un drapeau allemand qui flottait au vent de France.
N’oublions jamais que Louis de Saint-Simon en a foulé l’herbe en compagnie de son ami Charles-Louis de Montesquieu et que le baron de La Brède a laissé une trace de ses entretiens politiques fertois avec le Duc dans « Le spicilège ». Cela se passait en des temps, le XVIIIe siècle, où l’on n’en finissait pas de définir le gouvernement idéal. A la même époque Jean-Jacques Rousseau, en s’opposant à Diderot, a développé une philosophie politique affirmant que l’Homme est naturellement bon et que la philosophie le corrompt. D’où la nécessité d’un « contrat social ». Pour en parler dimanche à La Ferté-Vidame, les fins lecteurs et les simples curieux pourront rencontrer Régine Belley qui a eu l’idée d’écrire une longue et belle lettre sentimentale à Jean-Jacques Rousseau intitulée « O’Zanetto » (éditions Edilivre). Mais le programme prévoit d’autres rendez-vous avec la littérature.
Caroline de Juglart, journaliste à M 6, est déjà venue sur les terres de Saint-Simon. Elle a accompagné, en 2018, Jean-Michel Fauvergue et son épouse lorsque l’ancien patron du Raid fut l’invité-conférencier de l’Assemblée générale des Amis de La Ferté-Vidame. Par un patient questionnement entamé avant même la tragédie du Bataclan, la journaliste avait obtenu les confidences très personnelle d’un chef confronté, avec ses hommes, aux pires formes de violence. Caroline de Juglart a choisi ensuite d’approfondir son approche en rencontrant les épouses de ces courageux serviteurs de la société. Parmi elles, Véronique Fauvergue et Catherine Salinas ont répondu à ses questions. Cela donne un livre passionnant (Mareuil éditions) qui sera présenté à la Fête des livres le 8 septembre. Avec une interrogation angoissante.
Comment parvenir à mener une vie d’épouse et de mère malgré les absences répétées de leur mari, les dangers qu’il affronte et le risque constant de le perdre ? Depuis 30 ans, elles sont femmes de policier d’élite, mais avant tout femmes de policier.
Les guerres contemporaines ne ressemblent en rien à la bataille d’Azincourt ou à la retraite de Russie. Les victimes sont le plus souvent civiles et nos vrais héros - tel le colonel Beltrame - sont les commandos des forces spéciales ou les policiers et gendarmes d’élite s’efforçant de protéger leurs contemporains avec le soutien moral de leur famille, comme le démontrent les témoignages recueillis par Caroline de Juglart.
Né à Oran peu de temps avant l’indépendance de l’Algérie mais ayant passé sa jeunesse dans le Sud-Ouest, l’auteur Léon Mazzella di Bosco, « Léon Mazzella » en littérature, vient de s’installer dans le Perche, prés de Rémalard. Il sera à La Ferté-Vidame dimanche prochain. Sans doute a-t-il remarqué qu’autour du fief du mémorialiste Saint-Simon, abondent les lieux de naissance ou de villégiature d’écrivains célèbres : Proust à Illiers-Combray, le philosophe Alain à Mortagne, Roger Martin du Gard au château du Tertre à Sérigny, Lucien Descaves à Senonches. Et ce ne sont là que les principaux noms qui viennent à l’esprit.
On pourrait sans doute en citer beaucoup d’autres, à commencer par un grand enfant maudit de la République des lettres, pourtant si talentueux par la précision clinique de son style : Octave Mirbeau (1848 - 1917) , fils d’un « officier de santé », c’est à dire un soignant pratiquant la médecine sans le titre de docteur comme il en existait beaucoup dans les campagnes avant et après la guerre de 1870.
Pour avoir beaucoup accompagné son père dans ses tournées percheronnes autour de Rémalard, Mirbeau developpa une vision pessimiste de la nature humaine qui transparait dans ses oeuvres les plus connues. « Le journal d’une femme de chambre », qui fut porté à l’écran en 1964 avec succès par Luis Bunuel avec la troublante Jeanne Moreau comme personnage principal, ne doit pas faire oublier la pièce « Les affaires sont les affaires » régulièrement reprise tant dans les salles parisiennes que par les troupes des centres dramatiques régionaux. Tel Molière inventant le Misantrhope ou l’Avare, le génial Mirbeau créa Isidore Lechat, incarnation de l’affairiste cynique et corrupteur.
C’est donc à deux pas du Rémalard natal d’Octave Mirbeau qu’un écrivain très contemporain a posé ses valises dans une belle maison dominant les collines de la vallée de l’Huisne. Léon Mazzella se signale par l’éclectisme de son œuvre. On lui doit des albums consacrés à des lieux (Anglet), à l’art de vivre et à la gastronomie. Mais aussi de jolis écrits sur la cynégétique et la biodiversité. Il fut d’ailleurs le rédacteur en chef de la Revue nationale de la chasse. Son « Dictionnaire chic du vin » sert de référence. Il est au total l’auteur d’une vingtaine de livres (romans, poésies, nouvelles) et il collectionne les prix, ce qui l’a précipité, ces dernières années, dans une existence tourbillonnante. On devine que c’est pour souffler un peu qu’il a choisi de s’installer dans le Perche !
Les nouvelles incarnations du courage font cependant écho aux anciennes et tout particulièrement aux Résistants des années sombres. Officier de la Légion d’honneur, longtemps reporter de guerre et ancien rédacteur en chef de la Cinq, Henri Weil - présent ce dimanche à La Ferté-Vidame - a eu l’idée, pour son premier roman, d’inventer un personnage de fiction résumant à lui tout seul l’épopée des plus ardents défenseurs de la France libre. Avec « Moi, Oscar Ziegler, dernier compagnon de la Libération » (Mareuil éditions), il signe une « biographie inventée » tissée des fragments bien réels de l’existence des 1038 - dont six femmes - membres de l’Ordre créé par le général de Gaulle dont la liste a été déclarée forclose en 1946, alors même que tous les actes liés à la Résistance intérieure n’étaient pas encore connus.
« Mon livre, souligne Henri Weill, est le roman d’une époque pas si lointaine qui vit des jeunes gens pétris d’idéal choisir de quitter famille, études, emploi pays parce qu’ils refusaient la soumission nazie. »
Pilier du Jury du Prix Saint-Simon depuis l’époque où Michel Jobert en assurait la présidence, elle signera ses ouvrages à la librairie champêtre de la Fête des livres de La Ferté-Vidame le dimanche 8 Septembre. Patricia Boyer de Latour est la petite-fille du Résident général français qui a assuré la transition vers l’indépendance du Maroc, en 1956, après avoir négocié les traités d’autonomie interne de la Tunisie sous le gouvernement Mendès-France. Sa grand mère Lalla Kadhija, que Pierre Boyer de Latour - alors lieutenant - connut dans les années vingt, était la fille d’un caïd de l’Atlas, chef de la grande tribu berbère des Ai Segrouchen. Cette origine romanesque, dont elle est fière, prédisposait sans doute Patricia, devenue grand reporter au Figaro-Madame, à s’intéresser de près aux destins exceptionnels…
Confidente de Dominique Rolin, elle a su faire mieux connaitre au public cette personnalité littéraire d’exception qui aima Philippe Sollers pendant quarante ans et en fit, sous le pseudonyme de « Jim », l’inspirateur d’une bonne partie de son oeuvre. Les entretiens de Dominique Rolin et Patricia Boyer de Latour ont été publiés en deux volumes aux tonalités très différentes : « Plaisirs » (disponible en Folio) et « Messages secrets . Ces livres ont été présentés comme un exploration très aboutie de l’infini amoureux. Ils sont aujourd’hui réunis dans une édition revue et augmentée que la journaliste présentera le dimanche à La Ferté-Vidame.
Issu d'une famille du Havre, négociants en café depuis le XIXe siècle, Guillaume Jobin est docteur en médecine de l’Université de Rouen (1984), et diplômé du MBA d’HEC en 1986.
Directeur général de l’École Supérieure de journalisme de Paris de 2006 à 2008, il en est aujourd’hui le président du conseil d’administration. Chevalier de l’ordre du mérite, il est membre du jury du Prix littéraire ESJ Paris - Maison Blanche. Il partage son temps entre la France et le Maroc, ce qui lui a permis de multiplier des rencontres avec des diplomates, militaires et hommes d’affaires qui lui ont fourni la matière de ses premiers livres, de véritables romans d’espionnage qu’il était venu présenter à La Ferté-Vidame en 2017.
Déjà auteur d’une biographie du chef de l’État marocain lors de l’Indépendance, « Mohamed V le Sultan », Guillaume Jobin vient de signer avec Valérie Morales Attias un ouvrage consacré au roi actuel, le fascinant Mohamed VI.
Aussi proche des cours d'Espagne et d'Angleterre qu'à son aise avec Vladimir Poutine, le souverain a également « porte ouverte » à l'Élysée, quel que soit le Président français. Dans son pays, la modernité du XXIe siècle cohabite avec des traditions en apparence immuables. Mohammed VI règne sans brusquerie sur un Gouvernement et une société politique partagée entre les valeurs islamiques et les idéologies tiersmondistes du siècle dernier. Entrepreneur et businessman, il réalise de grands investissements (centrales solaires, TGV, autoroutes, etc.) dans un pays démuni de ressources naturelles. Diplomate, il impose son propre style, une fusion de modernité avant-gardiste, de goût sincère pour les arts et les lettres, et d'habileté politique. Comment parvient-il à gérer tous ceux qui tentent de faire du Maroc leur zone d’influence ? Quelles sont ses positions face à l'Algérie à Israël, aux États-Unis, aux Princes arabes, ainsi qu'au fondamentalisme islamiste ? Guillaume Jobin, se voulant indépendant de tout lobby, caste ou milieu, marocain ou étranger, nous expliquera pourquoi les auteurs ont choisi de concentrer leur analyse sur la période 2011- 2019. Très utile pour comprendre les enjeux Nord-Sud d’aujourd’hui.
Suite de la présentation des auteurs invités à La Ferté-Vidame le 8 septembre.
Être édité par la maison Michel de Maule, très exigeante sur le choix des auteurs, constitue déjà une référence en littérature. Mais Michaël Freund n’en manque pas dans plusieurs autres domaines.
Enseignant-chercheur, maître de conférences à l'université Paris-Sorbonne, il est membre de l'Institut d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques. Il a publié de nombreux articles sur la logique et son application aux sciences humaines.Il est auteur d'un livre de vulgarisation "Logique et raisonnement" (Ellipses, 2011), en 2012 de "La Disparition de Deborah L." qui est son premier récit. "Le puzzle du chat" (Eyrolles, 2018) est son premier roman.
Dans cet ouvrage, l’écrivain met en scène Stani, un professeur qui enseigne la logique à l'université d'Orléans, cherche à comprendre pourquoi une de ses étudiantes a tenté de se suicider en apprenant qu'elle avait réussi son examen. Cette réaction inexplicable intrigue également le commissaire Bellot, chargé de l'enquête. Stani et lui ne parviendront pourtant, chacun de leur côté, à comprendre qu'en partie le déroulement des événements. D'autant que parallèlement, des opticiens de l'enseigne Luchaire subissent des attentats. Peut-on faire un lien entre ces deux affaires ? Le lecteur se pose très vite la question. L’auteur y répond avec l’impeccable raisonnement propre aux histoires simples.
Michaël Freund signera ses ouvrages et participera au Café littéraire.
Le professeur et écrivain Pascal Chabaud fait partie des auteurs qui se retrouveront dans le parc de La Ferté-Vidame le dimanche 8 septembre pour la Fête des Livres. Son passionnant roman (éditions De Borée) évoque, à partir de faits authentiques, les mésaventures du personnel du Centre d’Essai Citroën transféré en Auvergne aux heures sombres de l’Occupation. En avant-première, il répond aux questions de Jean-François Bège.
« Mort d’un sénateur » nous plonge dans des épisodes méconnus de la période de l’Occupation. Notamment lors de l’installation de Philippe Pétain à Vichy à l’instigation de Pierre Laval. Est-ce que cela n’apporte pas, en marge du drame qui se joue pour notre pays, un contexte idéal pour un polar historique ?
— L’été 1940 est une période d’incertitude, de chaos. La guerre-éclair jette des millions de personnes sur les routes, et les hommes politiques doivent prendre des décisions en quelques heures – parfois en quelques minutes ! – sans avoir aucune certitude qu’elles seront appropriées.
Ce contexte est évidemment favorable à créer une intrigue policière puisque les repères habituels ont été balayés. Un meurtre commis le jour de la prise du pouvoir par Pétain peut-il être autre chose qu’un acte politique, surtout si la victime est un opposant résolu de Laval ?
Vos personnages sont campés de façon très réaliste et souvent nuancée. On sent que vous avez voulu éviter les caricatures. Est-ce une façon de mieux « coller » à la réalité des temps difficiles ?
— On a l’habitude de présenter la période de l’Occupation de manière manichéenne, et d’opposer « Résistants » et « Collabos ». Pourtant, en juillet/août 1940, on est loin de ce schéma (et ces deux termes ne sont pas encore employés) puisque personne n’est capable d’imaginer de quoi l’avenir sera fait. Les rôles ne sont pas encore clairement distribués : Pétain apparaît comme le seul capable de s’opposer à l’Allemagne pour une majorité de Français, alors que De Gaulle (dont le message a été peu entendu) est souvent considéré comme un « illuminé » !
Rares sont ceux et celles qui pouvaient faire des choix pertinents. Mes personnages sont dans ce cas de figure : Beaucoup doutent, certains profitent de la confusion, d’autres se laissent emporter. Ce sont les événements qui poussent les hommes de ce temps à décider. Je parle des événements personnels : une séance des actualités cinématographiques, une affiche, un article de journal ont pu en pousser certains à agir.
Sans révéler la très originale issue de l’intrigue, on est passionné par le récit des tribulations au début de la guerre du personnel du centre d’essai Citroën de La Ferté-Vidame transféré en Auvergne - avec les plans de la Très Petite Voiture, future deux-chevaux - par l’ingénieur Pierre Boulanger, bras droit Le romancier s’est-il rappelé qu’il était aussi historien ?
— On n’oublie pas facilement qu’on est historien ! Après avoir trouvé l’ébauche de l’intrigue, j’ai mené des recherches comme si je m’attelais à un travail universitaire : ouvrages généraux sur la période, puis livres spécialisés sur un aspect particulier et enfin, pour certains aspects, consultation d’archives. J’ai pu ainsi travailler sur les documents déposés au conservatoire Citroën et me suis vite convaincu que la TPV méritait d’être un personnage de mon roman ! Mort d’un sénateur a été pour moi l’occasion de « faire de l’Histoire autrement » : celle que l’on enseigne en collège et lycée s’attache – par nécessité horaire – aux faits de société, aux tendances politiques, aux personnages majeurs. On ne peut guère s’intéresser à l’univers mental, aux histoires individuelles. Pourtant, c’est la somme de ces destins qui façonne l’Histoire.
Sa grande gentillesse comme sa longue fréquentation des courts les plus prestigieux lui ont valu d'être surnommé "l'écrivain du bon et du rebond". Ancien champion de France de tennis espoir , joueur de courte paume dix fois titré, compétiteur d'échecs passionné, le très talentueux Denis Grozdanovitch a été distingué par le jury du Prix Saint-Simon présidé par Marc Lambron, de l'Académie française, réuni à l'Institut de France.
Cette récompense couronne le livre "Dandys et excentriques : les vertiges de la singularité" renfermant des "Mémoires qui ne disent par leur nom."
Par une suite de portraits, débordant souvent d'humour, l'auteur raconte en effet sa vie mine de rien, en décrivant avec bienveillance - une différence notable avec Saint-Simon ! - les personnages originaux qu'il lui est arrivé de croiser.
Le chèque offert par le Conseil départemental et une statuette du sculpteur Delattre seront remis officiellement au lauréat le 8 septembre à La Ferté-Vidame à l'occasion de la Fête des Livres organisée comme chaque année par l'Association des Amis avec le concours de la Municipalité et de la Communauté de communes des Forêts du Perche.
Comme le veut la nouvelle et heureuse coutume instaurée depuis deux ans, l'événement sera précédé la veille d'une soirée cinéma à Senonches.
Denis Grozdanovitch est déjà venu, en qualité d'auteur invité, à La Ferté-Vidame en 2010. Son éditeur Jean-Paul Enthoven lui avait fait cortège en tant qu'ami du lauréat cette année-là, Bernard-Henri Lévy.
Un chèque de 5000 euros, grâce au concours du Conseil départemental d’Eure-et-Loir et une statuette métallique de Delattre, seront remis officiellement au lauréat le 8 Septembre à l’occasion de « La fête des livres » organisée par l’Association des amis de La Ferté-Vidame en lien avec la Municipalité et la Bibliothèque départementale en présence de nombreux auteurs.